Ce mardi 13 mai 2025, à Farafénni, le Sénégal et la Gambie ont lancé conjointement la Campagne de Distribution de Masse des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides (CDM MII) 2025.

Cette année, plus de 4 millions de moustiquaires seront distribuées, représentant plus de 8 milliards de FCFA investis pour la protection de nos communautés.  

C'est l'occasion pour remercier tous les partenaires qui sont engagés dans cette mission vitale ainsi que les autorités locales, les professionnels de santé et les acteurs communautaires.  

Mobilisons-nous ! Dormons sous une moustiquaire imprégnée, chaque nuit.
La lutte contre le paludisme est l’affaire de tous.

EXTRAIT DU DISCOURS DU MINISTRE DE LA SANTÉ ET DE L'ACTION SOCIALE

Selon le rapport 2023 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le paludisme demeure un défi majeur de santé publique, avec 263 millions de cas et 597 000 décès, dont 95 % en Afrique, où l’accès aux services de prévention et de traitement reste insuffisant. Cela marque une augmentation préoccupante de 11 millions de cas par rapport à 2022, tandis que le nombre de décès reste pratiquement inchangé. Cette tendance souligne l’urgence de renforcer les efforts de prévention et d’accès aux soins, en particulier dans les régions les plus vulnérables.

Le Sénégal, pleinement engagé dans cette lutte, a adopté et appliqué toutes les grandes initiatives internationales. Grâce à des interventions efficaces recommandées par l’OMS, des avancées significatives ont été réalisées : amélioration de l’accès aux soins, renforcement de la prise en charge, adoption des moustiquaires imprégnées d’insecticides comme outil clé de prévention, ainsi que l’application du Traitement Préventif Intermittent (TPI) chez la femme enceinte et de la Chimioprévention du Paludisme Saisonnier (CPS) pour les enfants de 3 à 120 mois.

La situation épidémiologique du Sénégal révèle des avancées notables dans la lutte contre le paludisme. Entre 2017 et 2021, la morbidité chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes a respectivement baissé de 26,3 % et 51,1 %, tandis que la prévalence parasitaire a diminué, passant de 0,9 % en 2016 à 0,4 % en 2017.

Cependant, la maladie demeure inégalement répartie sur le territoire, avec une zone de faible transmission au Nord et Nord-Ouest couvrant plus de 60 % du pays, une zone de transmission faible à modérée au centre, et une zone de forte transmission dans le Sud Sud-Est du pays portée essentiellement par les régions de Kédougou, Tambacounda et Kolda.

Aujourd’hui, près de 50 des 79 districts sanitaires sont en phase de pré-élimination, signe d’un progrès encourageant. Toutefois, le paludisme reste un lourd fardeau économique, menaçant les plus vulnérables. Son élimination demeure une priorité absolue pour protéger nos populations et garantir leur bien-être.

Le thème cette journée Mondiale 2025, « finissons-en avec le paludisme : réinvestir, réimaginer et relancer nos efforts communs pour mettre fin au paludisme » nous rappelle que l’élimination du paludisme repose sur une mobilisation renforcée. Il nous engage à réinvestir dans des systèmes de santé résilients, à réimaginer nos stratégies à travers la recherche et l’innovation, et à trouver un financement durable pour garantir des interventions efficaces et pérennes.

L’élimination du paludisme d’ici 2030 demeure un objectif stratégique, en parfaite cohérence avec les orientations de l’OMS, l’initiative Roll Back Malaria, et la volonté affirmée de nos plus hautes autorités.

Pour y parvenir, nous devons faire preuve d’ingéniosité et renforcer nos actions en misant sur des interventions innovantes, la mobilisation des ressources endogènes et la consolidation de notre souveraineté pharmaceutique.