APS :  La santé communautaire doit être au cœur du système sanitaire et une des principales composantes des soins de santé communautaire pour l’équité dans l’accès aux soins des populations partout dans le pays, a soutenu jeudi la Directrice générale de la santé (DGS), Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye.

"Le social et la santé communautaire vont de pair, et on est en train de revenir en force aux soins de santé primaires, pour favoriser l’équité et l’égalité dans l’accès", a-t-elle dit, à l’ouverture de la 3ème session du Comité national de pilotage de la santé communautaire, jeudi à Dakar. 

"On ne peut rien faire sans les relais communautaires, les +bajenu gox+ [marraines de quartier] qui s’investissent brillamment dans la promotion de la santé à la base", a-t-elle souligné. 

Elle a rappelé que les politiques en matière de santé ont toujours mis l’accent, pendant plusieurs années, sur la prise en charge des malades avec "une vision souvent médicalisée de la réponse aux questions de santé".

Conscient de la nécessité de changer de paradigmes, le ministère de la Santé promeut aujourd’hui "une vision globale de la société où la santé n’est plus de la seule responsabilité des acteurs médicaux et professionnels de santé".

Ainsi, de plus en plus d’intéressantes perspectives s’ouvrent à la santé communautaire depuis la mise en place en 2013 de la Cellule de la santé communautaire, qui a élaboré un Plan stratégique national sur la période 2014-2018.

Depuis, a dit la coordonnatrice de la Cellule, Dr Khady Seck, "d’importants acquis ont été enregistrés’’. Il s’agit, entre autres, de ’’la disponibilité d’une base de données des infrastructures, des acteurs et services communautaires, [d’] une dotation de badges de reconnaissance des Acteurs en santé communautaire (ASC)’’.

La "mise en place des 14 réseaux d’ASC dans toutes les régions qui collaborent efficacement avec les responsables des structures de santé", peut aussi être citée parmi ces acquis, compte non tenu d’un guide d’orientation des élus locaux pour la promotion de la santé communautaire et un guide des normes et procédures. 

Dans l’optique d’une partage d’expériences et de bonnes pratiques, un forum sous régional a été tenu à l’initiative de la Cellule avec la participation de 11 pays africains.

Toutefois, il y a eu des contraintes dans la mise en œuvre des axes stratégiques, notamment l’insuffisance dans le système de motivation des associations sportives et culturelles (ASC), l’insuffisance en termes de documentation et de capitalisation des initiatives communautaires. 

C’est pourquoi, selon Dr Seck, dans les perspectives, il s’agit de travailler à valoriser les bonnes pratiques, les rendre visibles, les diffuser et les capitaliser pour une meilleure efficience du système de santé.

La santé communautaire est définie par l’OMS comme un processus par lequel les membres d’une collectivité géographique ou sociale, conscients de leur appartenance à un même groupe, réfléchissent en commun sur leurs problèmes de santé, expriment leurs besoins prioritaires et participent activement à la mise en place, au déroulement et à l’évaluation des activités les mieux aptes à répondre à ces priorités.

Cela implique notamment d’identifier avec les populations les besoins, les comportements néfastes et de tenir compte des pratiques sociales.

La session prévue sur une journée, devrait permettre de dresser l’état de mise en œuvre des axes stratégiques du Plan national stratégique de santé communautaire.