APS : Les ministres de la Santé et Chefs de délégations des Etats et organisations présentes à l’Assemblée mondiale de la Santé ont pris de "bonnes résolutions" pour intensifier la sensibilisation sur les risques pour la santé de l’usage de médicaments et autres produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés.
Enumérés sur 12 points, les résolutions sont contenues dans une déclaration faite par les ministères de la Santé à la suite de la Conférence internationale sur l’accès des médicaments et autres produits médicaux de qualité en Afrique francophone tenue mardi au siège de l’ONUSIDA à Genève dans le cadre de l’Assemblée mondiale de la Santé.
Il s’agit ainsi de mener des actions efficaces pour améliore l’accès aux médicaments et autres médicaments de qualité sur le continent africain.
La déclaration renseigne également de la volonté "de rendre effectives la sécurisation et l’assurance qualité des chaînes d’approvisionnement en prenant en compte les médicaments et autres produits médicaux pré qualifiés par l’OMS, en établissant une sélection des sources d’approvisionnement".
L’application effective de sanctions judiciaires figure en bonne place dans cette "offensive" contre les faux médicaments avec une "lutte intensifiée contre les réseaux criminels et les trafiquants de médicaments".
L’idée soulevée dans la déclaration est également de concevoir des politiques spécifiques de recherche, d’innovation et de développement des technologies de santé susceptibles de créer les conditions favorables à l’émergence et la densification des filières pharmaceutiques durables.
Dans son allocution, le président du Bénin qui a présidé la réunion de haut niveau qui a clôturé la conférence au Palais des Nations, s’est étonné que 10 ans après l’Appel de Cotonou des Chefs d’Etat contre les faux médicaments, "rien n’a été fait".
"Pourquoi est-il si difficile de se mobiliser contre ce fléau qui tue plus que le paludisme et d’autres maladies ?", s’est interrogé Patrice Talon.
Très engagé dans le ton, il a appelé ses pairs, l’OMS et toutes les parties prenantes à la lutte à "aller au-delà des mots pour faire face aux trafiquants". Le président béninois est convaincu que 70 à 80% des médicaments contrefaits sont produits par des unités industrielles connues dans les pays développés.
"Pour le moment ces médicaments sont déversés en Afrique mais si on laisse faire tôt au tard, ces médicaments envahiront également les pays développés", a-t-il assuré.
La Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a également qualifié le commerce des faux médicaments de ’’trafic ignoble et désastreux".
Michaëlle Jean a appelé à "passer de la parole à l’acte pour vaincre ces organisations criminelles".
"Il faut multiplier par cent les moyens de lutte contre les faux médicaments", a-t-elle suggéré devant les ministres de la Santé et des chefs de délégations venus prendre part à l’Assemblée mondiale de la Santé.
Dans le cadre de l’Objectif de développement durable 3 relatif à la santé et au bien-être, l’ensemble des Etats membres des Nations Unies ont qualifié l’accès à des "médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces de qualité et d’un coût abordable comme un élément constitutif de la Couverture santé universelle".
La 71ème Assemblée mondiale qui se poursuit jusqu’à samedi à Genève, porte sur le thème "La santé pour tous : s’engager en faveur de la Couverture sanitaire universelle".